A la lecture de ce recueil de nouvelles, le lecteur sera frappé par la variété des récits. Voici « L’honneur » ou « La mère », récits rapides, nus et sans ornement et,qui en sont d’autant plus tragiques; avec « Vazrik », Aharonian ne s’interdit plus les développements: nous devinons qu’il n’est pas seulement un conteur habile, nous sentons qu’il est poëte.
Et voici pour nous le prouver, de vrais poêmes : « Le pélerin », « l’esprit de Liberté », « Sous des horizons étrangers », « Le porteur de Flambeau », »Respects ». Quand on refermera le livre, si varié qu’il soit,on s’apercevra pourtant, par le souvenir qu’on en gardera, qu’il est d’une singulière unité.
Tous les récits d’Aharonian sont tragiques, tous ses poêmes douloureux. Pas un de ses personnages ne peut sourire; les enfants mêmes sont mélancoliques. C’est que Aharonian nous fait vivre les souffrances de tout un peuple, souffrances qu’il a vécues lui-même. Il a connu l’atmosphère des massacres horribles de 1894-96.