La direction du Matenadaran de Erevan vient d’effectuer une visite de travail au sein d’ARAM du 7 au 11 octobre 2013. La délégation était composée de M. Hratchya Tamrazian, directeur, de M. Gourgen Gasparyan, responsable des numérisations et directeur adjoint du musée d’art et de littérature d’Erevan, ainsi que de M. Ara Khelmazyan, responsable des archives et de la restauration des manuscrits du Matenadaran.
C’est Christian Varoujan Artin qui a dirigé cette visite au sein d’ARAM. Cette première rencontre de travail fait l’objet d’un rapport de synthèse de la collaboration entre les deux parties. La question de la pérennité de la mémoire arménienne pour la diaspora a été abordée ainsi que celle du centenaire de 1915.
Cette visite s’inscrit dans le cadre de l’accord de coopération et du partenariat scientifique établis en septembre 2012 à Erevan entre le Matenadaran et ARAM. Les responsables du Matenadaran et d’ARAM ont durant une semaine examiné physiquement les fonds et collections d’ARAM dans l’objectif de :
- faire des constats d’états des différents types de documents,
- débuter le récolement du fonds, et en particulier des documents manuscrits,
- signaler les éléments remarquables du fonds ARAM.
Le Matenadaran a constaté la grande diversité et de la richesse documentaire des collections du fonds ARAM, notamment sur le contenu de la bibliothèque, sur le fonds de journaux et de revues dont la collection Haratch/Missakian. Le fonds iconographique a également été étudié avec attention. Le Matenadaran a souligné le caractère unique de la série de pièces qui forment le fonds « Patriarcat des Arméniens du Sud de la France » ainsi que le fonds « Camp Oddo et réfugiés ».
ARAM a confié aux représentants du Matenadaran des documents manuscrits pour qu’ils fassent l’objet d’une restauration optimale :
- 1 cahier original de 8 pages manuscrites, le brouillon des statuts établissant l’association compatriotique des arméniens de Césarée à Marseille, daté de 1928.
- 1 liasse de 50 pages manuscrites, un texte sur « La femme arménienne ».
- 1 brouillon de pamphlet de 20 pages, daté de 1931.
- 1 carte de visite, à l’en tête de Téotig, signée et manuscrite par Nechan Bechiktachian et adressée à M. Tokatlian, hôtel de Smyrne, Marseille, datée et timbrée.
- 3 cahiers manuscrits, de 30 pages chacun, format 21 x 30, contenant des retranscriptions de partitions de Sharagans en notation Khazes.
- 1 bulle du Primat des Arméniens Catholiques du Patriarcat Arménien de Cilicie, Boghos Bédros XI Emmanuélian, datée entre 1900-1904, (document de grand format, 120 cm x 80 cm, état très dégradé du support et de l’écriture, nécessitant une restauration immédiate). Cette pièce va rejoindre la récolation en cours au Matenadaran des manuscrtits du Monastère de Bzommar, Liban.
- 1 cahier manuscrit de 80 pages, relié, comportant plusieurs série de texte écrit en caractères arméniens et en translitération phonétique de l’arabe syrien, la première partie est identifiée comme étant un traité d’interprétation des rêves, les pages suivantes semblent contenir des sujets ésotériques. Au Matenadaran, ce cahier doit être traduit en arménien et recomposer en caractères arabes ; il pourra faire l’objet d’une édition avec une traduction française.
Une séance de travail a été dédiée spécifiquement aux technologies numériques, à la numérisation, aux indexations, aux stockages et aux manières de diffuser l’information dématérialisée.
Une rencontre avec les associations de l’aire marseillaise a également été organisée le jeudi 10 octobre dans les locaux d’ARAM dans le but de présenter la direction du Matenadaran et l’institution. Une quarantaine de personnes étaient présentes pour écouter des responsables du Matenadaran et d’ARAM. La soirée a débuté avec la projection d’un film documentaire sur la construction du nouveau bâtiment du Matenadaran.
Puis M. Hratchya Tamrazyan a pris la parole pour exposer la stratégie du Matenadaran en matière de recherche et de collectes de documents anciens, dans le but de sauvegarder le patrimoine culturel des arméniens. Plusieurs exemples ont appuyé ses arguments sur le fait que la conservation d’un document ancien par un particulier mettait en danger l’intégrité du document et de sa valeur pour le patrimoine historique arménien.
M. Gourgen Gasparyan a ensuite rappelé le rôle essentiel de la collaboration avec ARAM sur le plan des échanges d’expériences et l’avancement d’ARAM dans la numérisation et la diffusion des contenus par internet. Il a souligné que les divers centres de la mémoire arménienne devraient être en réseau pour unir leurs efforts à ceux d’ARAM.
M. Ara Khelmazyan a quant à lui insisté sur le fait que le patrimoine arménien doit être preservé et que le Matenadran est l’institution scientifique qui permet à l’ensemble des arméniens de conserver et d’étudier ce patrimoine.
Enfin, Christian Varoujan Artin a conclu ces prises de paroles qui furent suivies de plusieurs questions et suggestions de l’auditoire avec un échange constructif entre les participants. Un apéritif a chaleureusement clôturé cette soirée.