C’est au début des années vingt que les Arméniens, rescapés du génocide, interdits de retour dans leur pays, deviennent une communauté inscrite dans le paysage français. Stigmatisés durant l’entre-deux-guerres comme « inassimilables », on se plaît à les donner aujourd’hui en modèle d’intégration, du fait d’une réussite sociale dans de nombreux domaines.
Dans une première partie fort documentée, Claire Mouradian, spécialiste reconnue du sujet, retrace les étapes de cet exil et analyse la façon dont les Arméniens ont toujours tenu une place particulière dans la société française.
A travers des récits d’exil poignants et des portraits finement ciselés, Anouche Kunth nous entraîne ensuite au sein d’une géographie qui retrace les errances d’un peuple apatride. Celles de Papken Injarabian, d’Elisabeth Adamov ou de Varvara Basmadjian, emportés sur des chemins chaotiques qui finiront par les mener en France, ou celles des secondes générations, Alice Aslanian, Simon Abkarian et Karine Arabian, héritiers des violences passées, en quête de leur identité.