Ceux dont je vais parler appartiennent à une génération qui, par son esprit de sacrifice, son tempérament révolutionnaire et ses conceptions morales, n’est apparue qu’une seule fois dans notre histoire et, ne reviendra plus. J’en ai évoqué quelques figures mais, il faudrait les décrire toutes, parce que certains ont joué un rôle décisif dans l’histoire des Arméniens. J’ai vu d’autres générations en d’autres endroits mais, la saveur et le parfum de celle-là étaient autres, comme ceux d’une pomme d’Artamet, même quand un ver s’y est logé.ROUBEN
Mémoires d’un partisan Arménien
Notes sur oeuvre :
Minas Ter-Minassian, dit Roupen, né en 1882 à Akhalkalak, mort à Paris en 1951.Il fit ses études à Moscou puis, à Tomsk. S’engagea dans la F.R.A. en 1903 et, réussit à gagner le « Pays » -l’Arménie de Turquie – en 1905. C’est cette période de sa vie que raconte ce livre; nous y parcourons avec lui et ses fédaïs un monde aujourd’hui disparu. Par la suite, Rouben fut ministre de la Guerre et de l’Intérieur de l’éphémère République indépendante d’Arménie (1918 – 1920). Après la soviétisation du pays il se retrouve en Perse puis, à Paris où il rédige ses Mémoires , s ix volumes qui sont sans cesse réédités en arménien pour une communauté dont il symbolise « une conscience ».—————-« Moi, fils de Rouben, ai traduit ces Mémoires avec dévotion et piété filiale, sous son regard retrouvé, tour à tour mutin, affectueux, attentif, exigeant, impitoyable.Je l’ai fait pour que mon flls qui ne peut pas lire l’original, connaisse ce grand-père dont il porte le nom. Et avec lui pour tous les jeunes Arméniens de France à qui je veux rapporter une épopée inouïe, notre légende. Enfin pour ceux qui voudront connaïtre ce témoignage sur un peuple aujourd’hui extirpé de la région et ces images de la résistance arménienne, fierté de la nation et expression vivante de son acharnement à survivre. »Waïk Ter-Minassian